C'est sous le nom de Fatboy Slim que Norman Cook s'est emparé de l'esprit du moment et qu'il est devenu l'un des formidables DJs superstars de la fin des années 90. Son premier album, Better Living Through Chemistry, est plus une compilation qu'un album à proprement parler. Une grande partie des morceaux avait déjà été publiée, soit sous forme de singles EP, soit via la série Brassic Beats du label Skint.

En effet, avec Skint, il a été le fer de lance d'un ensemble de formations principalement basées à Brighton lors de la soirée club Big Beat Boutique (une sorte de réponse de la côte sud au Heavenly Social de Londres). Cela a ouvert la voie à des groupes comme Midfield General, Lo-Fidelity Allstars, Bentley Rhythm Ace et X-Press 2. Le plan était déjà là : les beats étaient lourds, la house était principalement acide ; la partie plus funky des breaks crate-dug a prévalu, et il y avait des effets et des samples insolents.

"Santa Cruz" emprunte le formidable "Love Loves to Love Love" de Lulu, "Going Out of My Head"reprend un son du titre "I Can't Explain" de Yvonne Elliman's, et "Punk to Funk" déploie magistralement "Young Scene" de Keith Mansfield. Le titre phare, cultissime, reste cependant, "Everybody Needs a 303" : un monstre d'acide qui résume l'esprit de Fatboy en un peu moins de six minutes.

Presque 30 ans plus tard, le double vinyle LP Better Living Through Chemistry se dresse comme le son de la liberté, une joyeuse BO d'une époque de défoulement et du troisième (ou quatrième... ou cinquième ?) Summer of Love… Bien que vous deviez probablement demander à vos parents ce qu'est cette chose bizarre datant du siècle dernier, trônant sur la pochette de l'album.